Témoignage Pierre Gilles Deloffre – ATELIER EMPREINTE

20 Avr 2021 | Entreprises libérées

Une année sabbatique pour faire une pause.

« J’aime me rappeler qu’on peut toujours dire non. Que si l’on vit quelque chose qui n’est pas en accord avec qui l’on est vraiment, on a toujours le choix. J’entends trop souvent dire, « on ne peut pas faire autrement ».  Si je retiens une chose de mon année sabbatique, c’est qu’il y a plus de personnes qu’on ne l’imagine qui osent faire autrement. C’est juste que, en restant dans notre quotidien, on ne se donne pas les moyens de les rencontrer. Et du coup, on maintient une vision très limitée de ce qui est possible ou pas. »

En 2017, Pierre Gilles 47 ans, architecte et co-fondateur avec 2 associés de l’Atelier Empreinte, fait une pause. Il décide de vivre une année sabbatique  avec sa femme et ses 2 enfants âgés de 10 ET 12 ans. Pour réaliser un rêve : faire le tour de l’Asie en famille. 

Son objectif : revenir à l’essentiel. Sa famille. Ses rêves. Découvrir de nouveaux horizons. « Je fais un métier que j’ai choisi et que j’exerce depuis 14 dans un cabinet d’architectes qui se développe très bien. Le revers de la médaille, c’est beaucoup de boulot, une pression quotidienne des clients, des projets, des chantiers. 

Nous vivons tous en permanence sous pression. Si on n’y fait pas attention, c’est une vraie maltraitance ordinaire qui s’installe, avec un niveau de stress important qu’on banalise, qu’on s’impose et impose aux autres. 

Pour ma part, je devenais impatient, irritable, agressif.  J’en arrivais à ne plus supporter grand monde. Il m’a fallu un break d’un an  pour me rendre compte à quel point je vivais sous tension.»

Au retour de son année sabbatique, Pierre Gilles présente à ses associés un diaporama : images de voyage, visages d’ici et d’ailleurs et surtout des valeurs écrites : prioriser relations humaine, rester sur l’essentiel, garder la sérénité, de la bonne énergie, continuer sur mon évolution, prendre le temps ; Comme pour signaler ce qui fera désormais partie intégrante de sa vie professionnelle. Le retour au quotidien a demandé un accompagnement et des ajustements avec ses associés. Jusqu’à ce que petit à petit un nouvel équilibre s’installe. Pierre Gilles est resté  aux dires de certains collaborateurs, un peu « décalé »…. Et ça lui convient ! « J’ai appris à dire non à certains clients. Je refuse les délais de fou que certains nous demandent. Je relativise les aléas du quotidien, et je prends plus de de recul en mettant mon attention sur l’essentiel. Et surtout, je fais bien plus attention qu’avant à équilibrer ma vie entre mes contraintes et mes centres d’intérêts. Je prends plus de vraies vacances déconnectées du travail, je veille à rentrer plus tôt à la maison en semaine, à ne plus travailler le week-end, à participer à des projets humanitaires qui me tiennent à cœur. J’ai vraiment décidé de ne pas reporter à plus tard ce que j’ai envie de vivre, pour apprécier au maximum mon présent. Et avoir le moins de regrets possibles ! 

J’ai tellement redécouvert une sensation de bien-être pendant mon année sabbatique, que je refuse de vivre toute chose qui entraverait ce bien-être. Je fais constamment des choix sur ce que je veux vivre ou pas. 

Ce qui amène Pierre Gilles à se mettre beaucoup plus en contact avec ses émotions, à accepter ce à quoi il est sensible, et à l’exprimer. «J’ai pris de la distance avec mon besoin d’argent, de pouvoir et même de reconnaissance. Je perçois très clairement maintenant quand mon égo est au commande et me fait réagir de manière un peu trop vive. C’est un chemin de développement personnel où chaque chose retrouve sa juste place. Je ne dis pas que c’est facile tous les jours, mais je me sens beaucoup mieux et mes relations avec les autres se sont apaisées. »

Mon rapports aux choses et surtout à la profession que j’exerce est de relativiser, et de savoir ce qui est vraiment important dans sa vie .rien n’est grave en fait dans nos métiers. Nos urgences, le travail pour hier…. Etc… Tant que nous n’avons pas de vie en jeu. Est-ce que cela vaut vraiment la peine de se mal traiter ou de se faire maltraité pour cela. ? 

« Je fais constamment des choix sur ce que je veux vivre ou pas, en accord avec qui je suis vraiment. Ce n’est pas le plus simple, mais c’est le plus efficace, car si je me sens bien dans ma vie, tout est beaucoup plus simple dans mes relations personnelles et professionnelles ».

Pierre Gilles Deloffre